Fiche publication


Date publication

mars 2022

Journal

Annales de biologie clinique

Auteurs

Membres identifiés du Cancéropôle Est :
Pr FEUGEAS Jean-Paul


Tous les auteurs :
Peoc'h K, Ausseil J, Feugeas JP, Guieu R, Masson D, Sablonniere B, Puy H

Résumé

Le fonctionnement du muscle cardiaque est particulièrement sensible à la carence martiale, comorbidité aisément curable la plus fréquemment associée à l'insuffisance cardiaque. Les patients insuffisants cardiaques carencés en fer sont plus souvent ré-hospitalisés et ont une espérance de vie réduite. Des études randomisées récentes ont montré que l'apport de fer exogène s'accompagnait d'une amélioration de la capacité fonctionnelle (test de marche), de la qualité de vie et du taux de ré-hospitalisation de ces patients. Les symptômes de la carence martiale sont peu spécifiques et souvent confondus avec ceux de l'insuffisance cardiaque ou des autres comorbidités, ce qui explique la prise en charge souvent trop tardive de ce déficit. L'anémie n'est qu'une conséquence tardive de cette carence martiale. Du fait de l'état inflammatoire associé à l'insuffisance cardiaque chronique, seule la voie parentérale permet de court-circuiter la séquestration tissulaire macrophagique du fer et l'inhibition de son absorption intestinale. Les récentes recommandations européennes préconisent un dépistage de la carence martiale (ferritine sérique et coefficient de saturation de la transferrine) chez tous les patients suspectés d'insuffisance cardiaque, un bilan martial systématique chez tous les patients insuffisants cardiaques, ainsi qu'une supplémentation en fer par voie intraveineuse en cas de carence chez les patients symptomatiques. Étant donné le caractère péjoratif de la carence martiale sur l'évolution de la maladie, la fréquence et l'impact financier des hospitalisations liées aux épisodes de décompensation ainsi que l'efficacité d'une simple supplémentation, le dépistage de cette comorbidité doit désormais faire partie des examens de routine chez tous les patients insuffisants cardiaques.

Mots clés

Anemia, Comorbidity, Heart Failure, Humans, Iron Deficiencies

Référence

Ann Biol Clin (Paris). 2022 03 1;80(2):109-118